« Un homme cruel avec les animaux ne peut être un homme bon » (Gandhi)
Sujet souvent abordé sans pour autant être pris toujours vraiment en considération, de nombreuses études démontrent qu’il existe un lien entre la maltraitance à l’encontre des animaux et la délinquance, voir la criminalité.
Tous les spécialistes s’entendent sur le fait que la maltraitance animale est indicatrice d’une psychose dangereuse qui souvent dépasse celle faite aux seuls animaux.
La maltraitance animale décryptée
De nombreuses enquêtes et études menées notamment par le FBI ou pour son compte à l’endroit des tueurs en série ou des tueurs de masse établissent clairement et sans appel que dans la grande majorité des cas, ces criminels ont un passé de tortionnaire envers les animaux.
« Quelqu’un qui s’est habitué à considérer la vie de n’importe quelle créature vivante comme sans valeur, finit par penser qu’une vie humaine ne vaut rien » (Albert Schweitzer).
Désormais, les cas de maltraitance sur les animaux font l’objet d’un suivi particulier
Les cas de maltraitance sur les animaux font l’objet d’un suivi particulier et sont répertoriés comme étant potentiellement les premiers symptômes d’une pathologie violente et dangereuse qui peut supposer des victimes humaines.
Depuis 2016 aux Etats-Unis, tout comme les homicides et les incendies criminels, les actes de cruauté sur les animaux sont à présent considérés comme des crimes de classe A et donc passibles de plusieurs années d'emprisonnement. Le FBI définit ces crimes en quatre catégories bien précises : négligence, torture et maltraitance intentionnelle, maltraitance organisée – comme les combats de chiens et de coqs, et abus sexuels.
La maltraitance animale, un crime de classe A
En considérant la maltraitance animale comme un crime de classe A, le FBI ne s'intéresse pas seulement au bien-être des bêtes, il espère également identifier plus facilement les personnes susceptibles de commettre des violences graves. En effet, des études menées par des prisons et des établissements psychiatriques américains montrent que près de 70% des criminels violents ont commencé leur carrière en torturant des animaux.
« L’homme a peu de chances de cesser d’être un tortionnaire pour l’homme, tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal son métier de bourreau." (Marguerite Yourcenar)
Les tueurs en série ont presque tous et sans exception, procédé ou assisté à de la torture et de la maltraitance sur des animaux, que ce soient ceux du foyer ou ceux du quartier, le plus souvent pendant leur enfance. Je suis témoin de maltraitance animal, que faire ?
La cruauté animale dès l’enfance
En d’autres termes, la cruauté contre les animaux est un des meilleurs exemples de la continuité des perturbations psychologiques de l'enfance à l'âge adulte. Suite à une étude internationale sur la délinquance réalisée en 2006, deux criminologues suisses (1) se sont penchés sur l’échantillonnage suisse des 12-15 ans, soit 3650 jeunes. Le constat est sans appel, les écoliers ayant reconnu avoir déjà maltraité des animaux (12%) ont également reconnu avoir déjà commis des actes de délinquance allant du vandalisme aux agressions violentes.
Les scientifiques estiment que des enfants ou adolescents ayant maltraité volontairement des animaux ont trois fois plus de risques de basculer dans la délinquance grave et la criminalité et d’en conclure que la maltraitance animale constitue un marqueur de risque de violence future et de ce fait doit être considérée comme un « indice de déviance générale ou de comportement antisocial ».
« Les naturels sanguinaires à l’endroit des bêtes témoignent d’une propension naturelle à la cruauté." (Michel de Montaigne).
Lien entre la violence familiale et la maltraitance animale
Cependant, la corrélation entre la maltraitance animale et la violence envers les humains ne se résume pas seulement à la cruauté infantile, mais s’illustre également parfaitement par la violence d’un membre de la famille (souvent le père) qui impose son pouvoir sur les autres membres en leur montrant que le sort réservé à l’animal de la famille (maltraitance, blessure, mutilation, voir mise à mort) pourrait être celui réservé aux membres de sa famille qui refuseraient son autorité, on parle alors de « tyran domestique ».
Un certain nombre d’études sur les femmes battues montre que plus de 55% d'entre elles disaient que leur conjoint maltraitait ou battait les animaux. Une sur cinq disait rester avec son conjoint violent par peur des représailles sur les animaux (2).
Mais les enfants des femmes victimes de violences sont également affectés par ces violences et risquent de devenir eux-mêmes des bourreaux d’animaux. D’après une étude menée en 2007, la maltraitance animale chez les enfants de femmes battues est 3 à 5 fois plus fréquente que dans les échantillons de références. (3).
Que ce soit l’enfant, l’adolescent ou l’adulte, il est donc évident que la maltraitance envers les animaux doit absolument être prise avec le plus grand sérieux et considérée comme un élément révélateur voir déclencheur d’une potentielle violence et d’une psychopathie plus ou moins avancée. Où en est la France en matière de maltraitance animale ? - Quel est le contenu de la loi 2021 contre la maltraitance animale?
Sources :
- : Martin Killias, de l’Université de Zurich, et Sonia Lucia, de l’Université de Genève.
- : « Children who are cruel to animals : research and implication for developmental psychology » Frank R. Ascione (1993)
- : « Battered Pets and Domestic Violence » (2007).